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Bénévolat et qualité de vie au travail?

J’ai rencontré de nombreux bénévoles au cours de mes expériences, et notamment de nombreux salariés. Il est intéressant de noter est que ce bénévolat relève de la sphère privée, mais cela relève de la liberté de chacun que de le rendre public en milieu professionnel. L’employeur, et donc l’entreprise, n’ont pas forcément connaissance de cet engagement extérieur, et donc du développement « personnel », de l’acquisition d’expériences et de compétences diverses sur lesquelles ces bénévoles pourraient capitaliser dans leurs projets professionnels. « Les passerelles de compétences » sont depuis longtemps rendues possibles notamment avec la valorisation de l’expérience bénévole, et il existe de façon indéniable un vivier de « talents » qui pourraient faire évoluer les pratiques professionnelles notamment parce que l’expérience bénévole ramène – théoriquement – de façon systématique au plus petit dénominateur commun : l’humain !

Par ailleurs, l’acquisition de nouvelles compétences ou postures est l’une des raisons qui poussent nombre d’entreprises à soutenir de plus en plus le bénévolat de leurs salariés sous des différentes formes. Pour ma part, cela aura toujours été un levier en termes de motivation, et un marqueur de l’accompagnement proposé aux bénévoles que je côtoie.

Et j’ai souhaité pousser cette expérience un cran plus loin. J’ai donc choisi il y a un peu plus d’un an de tenter une nouvelle expérience qui se révèle être un vrai challenge – et ce, en lien avec mes « centres d’intérêt professionnel et personnel » – souhaitant mettre mes compétences et mon expérience au service du bénévolat que je qualifierais ici d’intra-entreprise  dans un cadre différent aux vus d’une part de l’environnement (professionnel) où s’exercent les missions bénévoles, et d’autre part de l’environnement global dans lequel cette action s’inscrit. Notamment, ici, l’enjeu principal est le discours en terme de sensibilisation au bénévolat au sein d’une association agissant au sein même de sa propre entreprise, en l’occurrence sur des questions de solidarité et d’entraide entre collègues – qui plus est sur une thématique peu simple (et c’est peu dire), que celle des addictions.

J’ai toujours été convaincu des bienfaits du bénévolat pour la société (échelle macro et collective) – sinon, pourquoi exercer ce métier me direz-vous ? – mais bien au-delà, à l’échelle individuelle aussi comme toutes les études le confirment (sans que l’on en est forcément besoin car il suffit d’ouvrir les yeux pour s’en rendre compte).

« Protéiforme, le bénévolat s’exprime individuellement et permet de renforcer les capacités collectives de la société à impacter positivement son propre développement tous domaines entendus. »

J’exprimais ainsi dans un précédent post, à l’occasion de la journée internationale des volontaires (le 5 décembre) – Le bénévolat exprime dans toute sa diversité toute la diversité du monde ! – la force de l’itération de l’action bénévole au sein de notre société humaine. Le bénévolat devient un marqueur de l’engagement pour la communauté au sens large. Je soulignais notamment cet apport qui va au-delà de la ressource offerte pour un projet « associatif » dirons-nous pour simplifier le discours. Je décryptais le bénévolat dans un autre post – Béné’volter vous ! – comme un « espace d’apprentissage » informel. Apprentissage de la diversité, du sens du partage, et du vivre ensemble… soit un véritable « liant social ». Alors pourquoi ne pas y voir une façon de réapprendre à « travailler ensemble », d’une part et d’impacter positivement son environnement professionnel d’autre part ?

Et si le bénévolat devenait un levier pour se « réapproprier » l’espace de travail, en ce sens qu’il pourrait être impacté positivement une fois enrichi par l’expérience bénévole.

Dans le cadre de mon expérience actuelle, la question de la qualité de vie au travail est intimement liée au bénévolat dans la mesure où les bénévoles de l’association, issus de « l’entreprise » agissent directement sur leur environnement professionnel au travers des actions qu’ils déploient pour participer au bien- être social, physique et psychologique de leurs collègues ou anciens collègues (tous les échelons hiérarchiques sont concernés).

Pour autant, sans aller aussi loin – bien que ce type de bénévolat me paraisse s’inscrire dans les possibles évolutions futures à envisager parmi la « palette » de modes d’engagement proposés aux collaborateurs… :

Ce « vivre ensemble » que les associations expriment au travers de leurs actions, véritable ADN de leur fonctionnement, peut se transposer au sein de l’entreprise et impacter positivement et durablement la relation de travail.  

Réinjecter ce vécu bénévole au sein d’une association au sein de l’entreprise ne permettrait-il pas de se repositionner individuellement et potentiellement de se réapproprier « l’espace travail » au quotidien en favorisant, individuellement, ce « vivre ensemble » au travail et in fine ce « travail ensemble » ? Par itération, cela ne reviendrait-il pas à se réapproprier collectivement cet espace ?

Et d’évoquer le soutien de l’employeur – par la reconnaissance des expériences bénévoles  ou par l’incitation au bénévolat, et les exemples se développent :

Individuellement, cela ne permettrait-il pas de capitaliser sur cette expérience et d’en tenir compte dans la vie d’équipe et pourquoi pas dans les évolutions professionnelles. Y être sensible favorisera une relation de confiance au quotidien au-delà de la relation fonctionnelle.

Collectivement, cela ne permettrait-il pas de favoriser l’émergence d’un collectif plus sein, et plus soudé ? D’ailleurs les actions collectives soutenues par l’employeur montrent que ceux qui la pratiquent ne se trompent guère sur les enjeux relationnels inhérents à ces activités.

QVT et bénévolat, de belles perspectives de développement, cet autre volet que la RSE pourrait investir…

Modifié et publié dans la revue Echanges N°34/Dossier QVT (P.20)